Sicile 2012 suite

Publié par Sly sur 21 Juillet 2012, 22:04pm

Catégories : #Italie

AGRIGENTO, l’ancienne rivale de Carthage, toujours dominée par les sept temples sacrés surplombant la méditerranée (ci-dessus), la Mare Nostrum de nos anciens, possède un centre-ville intéressant. Une succession de belle façade de palais et d’églises comme toutes les villes de Sicile semblent en posséder. La richesse du patrimoine architecturale de cette île est inattendue. Combien de voies piétonnières sont des enfilades de monuments, entrecoupées de marchands de granita alla limone (sorbet à la glace pilée au citron) et d’arancina (boulettes de riz farci). A vrai dire, Agrigento possède peut-être un peu moins de charme que les autres cités déjà visités, où peut-être ce jour-là, la chaleur écrasante eut raison de notre volonté d’arpenter ses ruelles tortueuses.

En tous cas le soir, l’étape au camping de la Vallée du Temple fut agréable à plus d’un titre malgré la relative laideur de la station balnéaire San Leone qui le jouxte. Car en plus d’être le plus calme de tous les campings de la Sicile (jusqu’à présent), de nous avoir fourni enfin un emplacement totalement à l’ombre et de nous voir éloigné de plus de 100 m des incontournables colonies de vacances, nous y avons rencontré de charmants français. Voyageant en camping-car depuis Clermont-Ferrand (1000 euros le bateau pour 4 depuis Gênes pour les curieux], nos français nous ont invité à un chili con carne arrosé de rosé sicilien et de bière. Après une semaine sans viande, une invitation aussi généreuse se devait d’être notifiée.

Départ pour Catania, en approche progressive du célèbre Etna, cette fois vraiment à l’est de la Sicile. Nous constatons un changement véritable à l’approche des côtes proche du continent. La beauté naturelle des plages et de la mer azure est désormais le plus souvent gâchée par des infrastructures balnéaires envahissantes. Il faut réussir à s’éloigner de ces centres urbains pour retrouver des côtés préservées comme à l’ouest de l’île.

Catania a été en partie construite avec la roche sombre des abords du volcan Etna. Elle alterne donc blancheur d’albâtre et couleur ébène dans des rues pavées interminables. On y retrouve aussi une grande place, Piazza del Duomo (nom générique pour les places centrales) où après une déambulation la pause près des fontaines ornées de sculptures rafraichit et prête à sourire près des vieux siciliens malicieux aux verbes hauts en couleur locale.

Catania possède comme à Palerme son marché de produits frais. Près de la ligne de bus D, reliant le camping au centre-ville, c’est l’étape incontournable pour acheter des pêches plates à 40 centimes les quatre, bien souvent juteuses à souhait. Ici la nature est généreuse avec les hommes et elle est légère pour les porte-monnaies. On trouve un peu plus de poissonniers. Poulpes (10euros le kg !), calamars côtoient les thons géants et les espadons, toujours présents sur les étales. Les marchands restent toute la journée, mais mieux vaut venir à la fraîche avant que la chaleur ne gâte la marchandise. Les marchés siciliens serpentent toujours dans plusieurs rues jouxtant les places principales ; ce sont des lieux incontournables de la vie locale. Bruyant, plein d’odeur, on y voit plein de scénettes attachantes entre habitants.

Visite d’une journée à Syracuse à partir de Catania (12 euros aller/retour en bus ou en train). Syracuse se découvre en plein soleil sous une ambiance méditerranéenne indéniable. On y grignote une lasagne sur une terrasse dans un coin à l’ombre en regardant ses eaux bleues fendues par un voilier passant au large de son île d’Orygie, capitale du monde hellène après sa victoire sur Athènes au V av. J.-C. Pleine de charme avec sa Piazza del Durmo.