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Le Tambour Rafistolé

Le Tambour Rafistolé

Voyages avec notre sac à dos.


le 7 octobre l'invasion du Tibet par la Chine

Publié par Sly sur 8 Octobre 2013, 09:46am

Catégories : #mémoire d'un lieu

Le 7 octobre 1950, il y a 63 ans, c’était le début de l’invasion du Tibet par la Chine.

inde-2007Dharamsala.JPGCe jour-là 40 000 soldats chinois pénètrent au Tibet sans pratiquement rencontrer aucune résistance, car l’armée tibétaine ne peut s’opposer à cette démonstration de force avec son armée de 8 500 hommes.

   Rappelons que le Tibet est surnommé à juste titre le « toit du monde », situé sur le haut plateau de l’Himalaya entre 3000 et 6000m ce qui en fait la région habitée la plus élevée de la  planète. Sa superficie est deux fois supérieure à la France, pour 5  millions d’habitants, rappel nous sommes 65 millions en France. 

 

   Le Tibet est entouré de la Chine à l’est, de l’inde au sud, deux géants avec lesquels il a toujours eu des liens.   

Historiquement, le Tibet était divisé en 3 provinces. 2 de ces provinces sont le Kham et l’Ando et ont été assimilé à des provinces chinoises, et la plus connue des provinces est U-Tsang, avec la capitale Lhassa aujourd’hui dite « région autonome », la seule reconnue comme tibétaine par les autorités chinoise.

 

Ci-dessous, Leh, capitale du Ladakh, en Inde du nord, un foyer de la culture tibétaine. photo prise en 2007

inde-2007-Leh2-650-copie-1.JPG

    Le 7 octobre 1950 donc l’armée chinoise entre dans ce que l’on peut considérer par bien des aspects comme un pays encore féodal, oui comme en Europe avec des nobles et des serfs, 8 siècles plutôt. Depuis sa conversion au bouddhisme, venu d’Inde, vers l’an mil, la société tibétaine a vu les aristocrates et les monastères se partager les terres et les paysans. De cette époque jusqu’à la conquête chinoise, les monastères et la religion vont prendre une part croissante au Tibet. C’est d’ailleurs au alentour du 13ème siècle, après l’invasion du Tibet par les mongols que les héritiers de Gengis Khan vont désigner un lama, c.a.d. un chef religieux d’un monastère, comme détenteur du pouvoir temporel ; le Tibet devient une théocratie, c’est-à-dire que des religieux gouvernent désormais le pays.

 

  • Daïla Lama, un "océan de sagesse"

    Comme en Europe au moyen âge, les mœurs religieux vont alors se relâcher et des disputes théologiques naîtra les deux courants du bouddhisme tibétains : les bonnets jaunes (gelupga) et les bonnets rouges. Les bonnets jaunes se distinguent par le fait qu’il désigne leur chef par la réincarnation et rallient à leur doctrine les mongols ( oui encore les Mongols! Qui s’impose aussi en Chine : la dynastie des Yuan avec l’héritier de Gengis, fondé par Kubilai). Ces derniers (les mongols) vont imposer le Daïla lama au pouvoir. Daïla lama veut dire  « océan de sagesse » (entendons-là « maitre spirituel). Lorsque les mongols reviennent au 17ème siècle cette fois, ils deviennent roi du tibet, ils vont laisser le Daïla Lama gérer le pays à leur place. Celui-ci fait alors construire le Potala, son immense palais à Lhassa pour y régner.

Le 7octobre 1950, c’est l’actuel Daïla Lama, (le 14ème du nom), qui vit arriver les soldats chinois et menacer son pays. Ce n’est évidemment pas la première fois que les richesses du Tibet attirent les convoitises étrangères. On l’a vu les convoitises des mongols mais aussi celle des anglais qui en 1904 avait imposé aux tibétains d’ouvrir leurs frontières aux commerces. On reconnait bien là les sens du commerce des anglais. La Chine en profite alors pour entériner ce traité et s’emparer du Tibet « extérieure » (c.a.d les frontières administratives actuelles). C’est une première étape à la perte d’indépendance du Tibet.

C’est Mao Zedong arrivé au pouvoir en 1949 avec les communistes chinois qui va changer tout cela. Il veut restaurer le prestige de la chine d’antan. Cette invasion par la République populaire de chine est alors qualifiée de « libération ». L’emprise sur le haut plateau de l’himalaya représente une grande importance stratégique pour la Chine, à laquelle on peut rajouter au cours du XXème siècle des intérêts économiques importants avec la découverte de richesses naturelles.

 

   Aujourd’hui, 63 ans après les faits, nombreux sont les spécialistes qui s’affrontent au sujet de la présence chinoise au Tibet. Les prétentions chinoises sur le Tibet se basent sur des motifs historiques douteux, comme toute forme de colonialisme d’ailleurs. La France et d’autres pays dans l’Histoire ont essayé de justifier leur colonie. Rappelons que la IIIème République française parlait de progrès pour les peuples « libérés » au sujet de leur colonie d’Afrique du nord. Prenants fait de l’occupation chinoise le Daila lama âgé de 16ans au moment de l’invasion aboli de lui-même la corvée et le servage. Mais les chinois violent leur engagement d’autonomie régionale accordée au pays et toute forme de respect de liberté religieuse. Cette « main mise chinoise » a condamné le daïla lama à l’exil ; en sachant qu’aujourd’hui les Chinois ont déjà emprisonné le successeur du Daïla lama désigné pour diriger le Tibet en choisissant leur propre successeur. 100 000 intellectuels ont suivi le daïla lama dans l’exil à  Dharamsala en Inde où un gouvernement tibétain a été reconstitué. Cette invasion a causé la mort de 1,2 millions de tibétains et détruit la majeure partie de l’héritage culturel du pays : 6 000 monastères furent rasés ; même si le gouvernement chinois a depuis contribué à en restaurer certains et permis leur réouverture. En dépit des efforts des chinois pour donner une image flatteuse de la vie sur le haut plateau, c’est l’image d’un peuple soumis qui demeure. Citoyen de seconde zone, forcé de se siniser pour trouver du travail, ils perdent leur identité.  Ce peuple en majorités de semi-nomades, comme les drokpas, éleveurs de moutons, de chevaux et de yaks, est rentré dans le monde moderne contraint et forcé. Il est difficile aujourd’hui d'obtenir tous les éléments d'information sur les événements récents au Tibet. La réouverture du Tibet à la présence étrangère", en particulier "aux journalistes" restent incertaine ; à moins que vous aimer être accompagné par un guide officiel chinois.

 

  Depuis que la Chine coopère avec les Etats-Unis contre le terrorisme, elle se sert de cette excuse pour étouffer tout mouvement de contestation. En 2008 Washington a retiré la Chine de sa liste des pires violateurs des droits de l'homme, comme par hasardl’année de Jeux Olympique de Beijing. Les Etats-Unis ont tout même préciser que le régime chinois continue à "harceler", "emprisonner" et "torturer". Il est loin le temps où la CIA formait des Kampha, les plus farouches combattants tibétains, et les expédiaient sous forme de commando dans les montages. Aujourd’hui, le Train Beijing-Lhassa facilite l’ implantation des han, l’ethnie dominante chinoise dans la capitale tibétaine. Ce train se veut un des symboles de l'union nationale. Reliant les deux extrémités du pays en 48heures.

La Chine est un empire multinationale. 55 minorités officiellement renconnus : mongols, Ouïgours qui luttent eux aussi pour faire reconnaître leur culture. Aujourd’hui le daila lama réclame non plus l’autonomie devenu utopique au vu de l’implantation chinoise mais une large autonomie" pour sauvegarder la langue, la culture et l'environnement de ce territoire himalayen.

    Si la Chine a apporté des routes, des hôpitaux et toutes les infrastructures modernes manquantes au pays, ou peut se demander quelles habitants de l’himalaya en profitent le plus ? Les Tibétains ou les émigrés chinois ? E tant que la répression sévère chinoise continuera, le gouvernement chinois ne devra pas s’étonner d’avoir contre elle l’opinion international.

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